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Qu’est-ce qu’une politique d’achats responsables et comment la mettre en place ?

Selon l’ADEME, le poids des achats représente environ 50 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. Ce poste stratégique peut donc devenir un formidable moteur de transformation. À condition de le repenser. C’est là qu’intervient la politique d’achats responsables. Cette démarche structurée vise à intégrer des critères éthiques, sociaux, environnementaux et économiques dans l’ensemble du processus d’achat. Quel est son cadre juridique ? Quels sont ses enjeux ? Comment la mettre en place efficacement ? Quelles sont les bonnes pratiques à respecter ? On vous explique tout dans ce guide.

Qu’est-ce qu’une politique d’achats responsables ?

Définition

Adopter une politique d’achats responsables, c’est faire évoluer son processus d’approvisionnement afin d’aligner ses choix sur les grands enjeux du développement durable. C’est pourquoi, cette politique s’inscrit comme un élément phare d’une démarche RSE cohérente et ambitieuse. Peu importe le type d’organisation (entreprise, collectivité, association…).

Mais alors, qu’est-ce qu’un achat responsable ? Un achat est considéré comme responsable s’il prend en compte, de manière équilibrée, des critères sociaux, environnementaux et économiques, tout en répondant aux besoins réels de l’organisation.

Concrètement, acheter et consommer de manière responsable, c’est :

  • Répondre aux besoins opérationnels afin d’améliorer la performance globale de l’entreprise.
  • Adopter une vision à long terme, fondée sur le cycle de vie des produits et le coût global, au-delà du prix d’achat immédiat.
  • Réduire l’impact environnemental sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la fabrication à la fin de vie du produit.

Les démarches d’achats verts, d’économie circulaire et d’économie sociale et solidaire illustrent cette volonté de créer de la valeur sans épuiser les ressources, ni exclure les plus fragiles. Pour cause, elles privilégient des produits issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage.

4 piliers d’une politique d’achats responsables

Une politique d’achats responsables repose sur 4 piliers :

  1. Environnemental : Réduction de l’empreinte carbone, préservation des ressources, limitation des déchets, choix de matières premières durables, éco-conception des produits…
  2. Social et sociétal : Respect des droits humains et des conditions de travail, lutte contre les discriminations, inclusion sociale, soutien à l’emploi local…
  3. Économique et équitable : Soutien aux filières responsables, équité dans les relations commerciales, juste rémunération des fournisseurs, partenariats durables plutôt que simples rapports contractuels…
  4. Gouvernance et éthique : Transparence, traçabilité, lutte contre la corruption, engagement dans la co-construction avec les parties prenantes, intégrité des pratiques d’achat…

Quels sont les outils et normes qui encadrent les achats responsables ?

Les normes

Publiée en 2017, la norme ISO 20400 offre les lignes directrices de l’intégration des principes du développement durable dans les processus d’achat. Elle ne se limite pas à des exigences techniques, mais propose une vision stratégique des achats responsables, en lien avec la gouvernance, la stratégie RSE et la chaîne d’approvisionnement.

Plus large, la norme 26000 établit les fondations de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Elle guide les organisations dans la prise en compte de sept grands domaines d’impacts, dont les relations avec les fournisseurs, les droits humains, l’environnement ou encore les pratiques loyales. L’ISO 26000 encourage les acheteurs à considérer l’ensemble du cycle de vie et à intégrer la durabilité dans leurs critères de décision.

Élaborée par l’Afnor, la norme française NF X50-135-1 prolonge quant à elle l’ISO 26000 en l’adaptant spécifiquement à la fonction Achats. Selon l’ADEME, elle « décline les principes de la norme ISO 26000 dans la fonction Achats et offre des recommandations aux décideurs et acheteurs qui souhaitent maîtriser leurs coûts, tout en anticipant les risques économiques, sociaux et environnementaux. »

Les labels et certifications

Plusieurs labels et chartes permettent d’attester l’engagement responsable d’une entreprise ou d’évaluer ses fournisseurs selon des critères de durabilité :

  • Relations Fournisseur et Achats Responsables (RFAR) : cette charte, co-pilotée par la Médiation des entreprises et le CNA, valorise les bonnes pratiques d’équité et de transparence dans la relation fournisseur.
  • Label Lucie 26000 : fondé sur l’ISO 26000, il certifie les entreprises engagées dans une démarche RSE complète, incluant les achats responsables.
  • Écolabels européens ou labels environnementaux (FSC, PEFC, Écolabel Européen…) : ils permettent d’identifier des produits ou services répondant à des critères environnementaux stricts.
  • Fairtrade / Max Havelaar : pour les achats issus du commerce équitable.
  • Origine France Garantie, Bio, Label ESS : pour soutenir des filières locales, durables ou solidaires.

La documentation indispensable

Mettre en œuvre une politique d’achats responsables exige également de structurer sa démarche avec des outils internes :

  • Une charte d’achats responsables formalisant les engagements et les attentes vis-à-vis des fournisseurs.
  • Un code de conduite fournisseur, précisant les critères éthiques, sociaux et environnementaux attendus.
  • Un cadre d’évaluation RSE des fournisseurs, soit des grilles d’analyse, questionnaires, audits, etc.

Quels sont les bénéfices d’une politique d’achats responsables ?

Réduire votre empreinte carbone

Acheter de manière responsable, c’est agir concrètement pour l’environnement. En privilégiant des produits réemployés, réutilisés ou recyclés, l’entreprise limite son recours à des matières premières vierges, réduisant ainsi la pression sur les ressources naturelles.

Cette approche permet aussi d’éviter des étapes énergivores comme l’extraction, la transformation ou le transport de matériaux neufs. En conséquence, les émissions de gaz à effet de serre (CO2) sont significativement réduites. Un geste fort en faveur du climat… et un levier pour atteindre les objectifs environnementaux fixés par les réglementations et les stratégies RSE.

Optimiser vos coûts et économiser sur le long terme

Contrairement à certaines idées reçues, acheter responsable ne signifie pas forcément acheter plus cher. En adoptant une logique de coût global, les organisations apprennent à évaluer un achat au-delà de son prix initial. On y intègre les coûts d’usage, de maintenance, de traitement des déchets, voire les risques liés à des fournisseurs peu fiables.

Par exemple, le réemploi interne de matériel ou de ressources permet de maximiser leur utilisation avant de devoir investir à nouveau. Cette approche favorise une gestion plus efficiente des stocks, limite les gaspillages et peut générer des économies tangibles sur la durée.

Améliorer vos relations fournisseurs et fidéliser vos clients

Mettre en place une politique d’achats responsables, c’est aussi faire évoluer la relation fournisseur vers un modèle plus collaboratif, équitable et durable. En effet, l’entreprise co-construit des partenariats locaux sur le long terme.

Cette éthique d’achat rejaillit également sur la relation client. De plus en plus sensibles aux valeurs des marques, les consommateurs privilégient celles qui s’engagent réellement.

Améliorer votre image de marque et votre réputation

Dans un monde où la réputation se joue à chaque clic (ou chaque rapport RSE), les valeurs portées par l’entreprise deviennent un puissant levier d’attractivité. Une politique d’achats responsables, portée avec sincérité et transparence, envoie donc un signal fort à toutes les parties prenantes : collaborateurs, investisseurs, médias, collectivités, etc.

Elle contribue à bâtir une marque employeur solide, à attirer des talents en quête de sens et à se distinguer sur des marchés de plus en plus exigeants.

Répondre aux exigences légales et réglementaires en matière de RSE

Les entreprises évoluent dans un cadre réglementaire en constante évolution, notamment sur le plan environnemental. La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), la directive CSRD ou encore l’obligation de bilan carbone pour les structures de plus de 500 salariés sont autant de textes qui imposent d’intégrer des pratiques responsables dans les achats.

Une politique d’achats responsables permet non seulement de se conformer à ces obligations, mais surtout d’anticiper les évolutions futures, en adoptant une posture proactive plutôt que défensive.

Quelles sont les étapes de mise en place d’une politique d’achats responsables ?

Étape 1 : Diagnostic initial

Avant toute chose, il est indispensable de poser un regard lucide sur l’existant. Ce diagnostic permet de cartographier les pratiques actuelles, d’identifier les points forts et les axes d’amélioration, tant en interne qu’auprès des fournisseurs.

Autrement dit, ce bilan sert de socle à la future stratégie. Il peut porter sur les volumes d’achats, les typologies de fournisseurs, les critères utilisés, les risques identifiés, les impacts environnementaux et sociaux des approvisionnements…

Étape 2 : Définition des objectifs

Une politique efficace repose sur des objectifs cohérents avec la stratégie globale de l’entreprise. Ces objectifs peuvent porter sur :

  • La réduction de l’empreinte carbone des achats
  • L’augmentation de la part d’achats issus de l’économie circulaire ou locale
  • Le nombre de fournisseurs évalués sur des critères RSE
  • L’intégration de clauses sociales dans les marchés

Cette étape inclut la rédaction d’une charte d’achats responsables, qui formalise les engagements de l’entreprise.

Étape 3 : Choix des fournisseurs sur des critères durables

Le choix des fournisseurs est au cœur de toute politique d’achats responsables. Il s’agit d’intégrer dans les appels d’offres des critères RSE clairs et vérifiables, tels que :

  • Environnementaux : réduction des émissions, gestion des déchets, éco-conception, consommation d’énergie…
  • Sociaux : conditions de travail, respect des droits humains, inclusion, diversité, lutte contre la corruption…
  • Économiques : fiabilité, innovation, proximité, performance sur le long terme.

L’évaluation de leur performance RSE peut s’appuyer sur des audits, questionnaires, certifications ou encore labels comme LUCIE 26000, Fair For Life, UN Global Compact ou Engagé RSE de l’Afnor.

Certaines entreprises s’appuient également sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) afin de choisir des alternatives moins impactantes. Cette méthode, encadrée par la norme ISO 14041, permet de mesurer l’impact d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie : extraction, production, usage, fin de vie. Des outils comme OpenLCA facilitent cette évaluation.

Étape 4 : Sensibilisation et formation des équipes

Une politique d’achats responsables ne peut réussir sans une implication active des collaborateurs, notamment ceux en charge des achats. Il est donc essentiel de :

  • Former les acheteurs aux enjeux de durabilité et aux nouveaux critères de sélection
  • Créer une culture d’entreprise autour des achats responsables
  • Nommer un référent achats responsables pour piloter la démarche
  • Faire signer une charte interne d’engagement

Cette mobilisation favorise l’appropriation des enjeux et renforce l’impact de la stratégie.

Étape 5 : Déploiement et suivi des indicateurs

Le passage à l’action implique un suivi rigoureux. Pour ce faire, nous vous recommandons de définir des KPIs (indicateurs clés) sur plusieurs dimensions :

  • Environnementale : empreinte carbone des achats, part de produits recyclés, etc.
  • Sociale : taux d’évaluation des fournisseurs, clauses sociales intégrées
  • Économique : évolution du coût global, part d’achats locaux ou ESS

Les outils de reporting (rapports RSE, tableaux de bord) et la cartographie des risques fournisseurs permettent d’orienter les ajustements. Il est également important de prévoir des mécanismes de recours et d’écoute pour les fournisseurs.

Étape 6 : Communication transparente

Une politique d’achats responsables gagne en légitimité si elle est portée avec clarté et sincérité, en interne comme en externe. Nous vous recommandons donc de :

  • Partager les résultats et les progrès réalisés
  • Mettre en avant les engagements concrets dans les rapports RSE
  • Valoriser les fournisseurs exemplaires
  • Sensibiliser les clients et les parties prenantes

La communication interne est tout aussi cruciale. Pour cause, elle permet aux équipes de s’approprier la démarche. Des ateliers, des newsletters ou encore des chartes partagées peuvent être des leviers puissants d’adhésion.

Exemples de politiques d’achats responsables de grands groupes

Politique d’achat responsable Capgemini

Capgemini s’appuie sur la norme ISO 20400 pour structurer sa politique d’achats. L’entreprise favorise les fournisseurs engagés sur les enjeux climatiques et sociaux, avec des clauses RSE intégrées dans ses contrats.

Politique d’achat responsable Danone

Le groupe Danone priorise les achats locaux et les filières agricoles durables. Le groupe collabore d’ailleurs étroitement avec ses fournisseurs afin de promouvoir le commerce équitable et réduire les émissions sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Politique d’achat responsable L’Oréal

L’Oréal a mis en place Solidarity Sourcing, un programme d’achats inclusifs. Par ailleurs, les critères environnementaux sont systématiquement intégrés dans les appels d’offres.

Politique d’achats responsables, conclusion

Adopter une politique d’achats responsables, c’est faire un geste fort pour l’environnement, la société et la performance de l’entreprise. C’est aussi créer de la valeur partagée avec ses fournisseurs, renforcer la résilience de ses chaînes d’approvisionnement et répondre aux attentes croissantes des clients, des collaborateurs et des régulateurs.

Pour accompagner cette transition, des solutions existent. MyTroc Pro en fait partie. Notre activité ? Créer des marketplaces de réemploi en marque blanche afin de valoriser les ressources dormantes des entreprises. En réemployant les ressources existantes, vous réduisez votre empreinte carbone, optimisez vos coûts et contribuez à développer votre politique d’achats responsables.

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FAQ « Politique d’achats responsables »

Qu’est-ce qu’une stratégie d’achat responsable ?

Une stratégie d’achat responsable consiste à intégrer des critères sociaux, environnementaux, éthiques et économiques dans les décisions d’achat d’une organisation. L’objectif ? Réduire les impacts négatifs tout en contribuant à un développement durable, en collaboration avec les fournisseurs et parties prenantes.

Quels sont les 4 axes d’un achat socialement responsable ?

Voici les 4 axes majeurs sur l’aspect social :

  • Intégrer des critères sociaux dans les appels d’offres (conditions de travail, insertion, accessibilité).
  • Choisir des fournisseurs engagés dans des pratiques responsables (RSE, labels, traçabilité).
  • Favoriser les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) ou les entreprises locales.
  • Encourager des relations durables et éthiques avec les fournisseurs (dialogue, transparence, suivi).

Comment mettre en place une politique d’achats responsables ?

Voici les étapes clés à suivre pour mettre en œuvre une politique d’achat responsable :

  1. Réaliser un diagnostic des pratiques d’achat actuelles (cartographie des fournisseurs, analyse des risques).
  2. Définir une politique claire et alignée sur la stratégie RSE de l’organisation.
  3. Choisir les fournisseurs sur des critères durables
  4. Former les équipes aux enjeux environnementaux et sociaux.
  5. Suivre les indicateurs de performance et ajuster la stratégie en continu.
  6. Communiquer de manière claire et transparente sur les résultats.

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