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Stratégie d’achats responsables : 6 étapes clés pour la mettre en place


Aujourd’hui, chaque achat, chaque fournisseur, chaque matière première mobilisée a un impact environnemental et social direct. Ce constat renforce la prise de conscience collective et nous impose une responsabilité stratégique : celle de repenser nos façons de consommer, de produire et de nous approvisionner. Adopter une stratégie d’achats responsables relève donc d’un devoir pour toute entreprise résiliente et engagée. Pour cause, intégrer des critères RSE dans les décisions d’achat, c’est faire le choix d’une performance sociétale et environnementale, mais aussi économique. Comment mettre en œuvre une politique d’achats responsables ? Quels critères retenir pour choisir ses fournisseurs ? Quels indicateurs suivre pour mesurer les progrès accomplis ? Toutes les réponses au sein de cet article.

Qu’est-ce qu’une stratégie d’achats responsables ?

Définition officielle et enjeux des achats responsables

Une stratégie d’achats responsables consiste à intégrer des critères environnementaux, sociaux, éthiques et de gouvernance dans les systèmes d’approvisionnement. Conforme à la norme ISO 20400, elle s’inscrit dans une stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et une démarche de développement durable en tant qu’organisation.

Les enjeux sont multiples :

  • Réduire les impacts environnementaux, en privilégiant des biens et services à faible empreinte carbone, durables ou réemployés.
  • Renforcer l’équité sociale, en soutenant des filières éthiques, inclusives, transparentes et en développant des relations avec des partenaires commerciaux engagés.
  • Gagner en résilience économique, en anticipant les risques liés aux chaînes d’approvisionnement (fluctuations, tensions géopolitiques, scandales sociaux ou écologiques).

Les achats responsables participent donc activement à transformer les modèles économiques vers plus de durabilité, de cohérence et d’impact positif.

Différences entre achats responsables et achats classiques

Les achats dits « classiques » ont longtemps reposé sur deux critères principaux : le prix et le délai. Cette approche, centrée sur l’optimisation des coûts à court terme, ignore alors les externalités négatives générées tout au long du cycle de vie du produit ou du service acheté : pollution, exploitation humaine, gaspillage de ressources, dépendance à des fournisseurs peu fiables…

À l’inverse, les achats responsables adoptent une logique à long terme, fondée sur la valeur globale de l’achat, incluant :

  • le coût total de possession (TCO),
  • l’impact environnemental (émissions, déchets, matières premières),
  • les conditions sociales de production,
  • la transparence et la traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement.

Concrètement, cela signifie évaluer les impacts d’un achat au-delà du simple coût financier. Quelle est l’empreinte carbone de ce produit ? A-t-il été fabriqué dans des conditions de travail décentes ? Ce fournisseur respecte-t-il des normes environnementales et sociales vérifiables ? Est-il local ou engagé dans l’économie circulaire ?

Autre différence majeure : les achats responsables s’inscrivent dans une vision collaborative. Ils impliquent l’ensemble des parties prenantes (fournisseurs, prescripteurs internes, direction, équipes RSE…) pour co-construire une politique d’approvisionnement alignée sur les valeurs de l’entreprise. Ils s’appuient alors sur des référentiels comme la norme ISO 20400, le devoir de vigilance ou encore les principes du commerce équitable, qui offrent des cadres clairs pour guider les décisions.

Pourquoi acheter responsable ?

Bénéfices économiques

Adopter une stratégie d’achats responsables, ce n’est pas sacrifier la performance économique au profit d’idéaux environnementaux ou sociaux, bien au contraire.

En privilégiant des produits durables, réparables ou réemployés, les entreprises optimisent leurs coûts sur le long terme. Moins de remplacements, moins de déchets, moins de dépendance à des matières premières instables, réduction des coûts d’achat et de gestion des équipements inutilisés, alternative au stockage de matériel dormant, diminution des dépenses liées à la gestion des déchets et au recyclage… Cette logique de coût total de possession (TCO) améliore la rentabilité en évitant les “faux bons plans” à court terme.

C’est aussi une manière proactive de maîtriser les risques : ruptures d’approvisionnement, scandales éthiques, sanctions réglementaires ou fluctuations de prix… En travaillant avec des fournisseurs transparents et engagés, l’entreprise renforce sa chaîne de valeur, tout en gagnant en compétitivité sur des marchés de plus en plus exigeants.

Bénéfices environnementaux

Les achats représentent souvent la part la plus importante des émissions indirectes d’une entreprise (le fameux Scope 3 dans le bilan carbone). En intégrant des critères environnementaux dans leurs choix d’achat, les entreprises disposent donc d’un levier puissant pour réduire leur empreinte carbone globale.

Cela passe notamment par :

  • l’analyse de cycle de vie (ACV) pour limiter la consommation énergétique,
  • l’adoption de produits éco-conçus, renouvelables ou à faible impact environnemental,
  • la réduction des déchets grâce au réemploi,
  • la décarbonation des activités,
  • etc.

Cette approche permet non seulement de contribuer à la transition écologique, mais aussi de se conformer aux normes et attentes croissantes des régulateurs, des clients et des investisseurs.

Avantages sociaux

Les achats éco-responsables ont également un impact direct sur la justice sociale et les relations humaines.

Pour cause, une politique d’achats responsable socialement engagée favorise :

  • les structures solidaires (ESAT, entreprises d’insertion, coopératives locales…),
  • les circuits courts,
  • la création de partenariats durables avec des fournisseurs socialement responsables qui respectent les droits fondamentaux.

L’entreprise améliore ainsi son image de marque, crédibilise sa politique RSE et renforce sa réputation auprès de ses clients, de ses investisseurs et du grand public. Pour cause, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux pratiques des marques qu’ils soutiennent. Ils cherchent à consommer mieux, pas seulement moins.

Cette démarche contribue aussi à renforcer les relations avec les fournisseurs. En passant d’un rapport purement transactionnel à un partenariat durable, l’entreprise favorise la coopération, l’adaptation mutuelle et la montée en compétences.

Enfin, en interne, une stratégie d’achats responsables devient un puissant levier RH. Elle attire des talents en quête de sens, renforce l’engagement des collaborateurs et nourrit une culture d’entreprise forte.

6 étapes clés pour mettre en place une stratégie d’achats responsables

Étape 1 : Diagnostic initial et cartographie des achats

Avant toute action, vous devez comprendre la réalité de vos achats actuels. Commencez donc par les cartographier. Quels produits ou services achetez-vous ? À qui ? Sous quelles conditions ?

Cette première étape clé permet de dresser un état des lieux de votre fonction achats et d’identifier les postes les plus sensibles en matière de durabilité, de risque, de non-conformité environnementale… C’est le point de départ pour définir les besoins prioritaires et établir les lignes directrices de votre business model. En bref, la mise en œuvre de cette cartographie est essentielle pour transformer vos pratiques d’achats.

Étape 2 : Définition d’objectifs SMART

Une stratégie efficace repose sur des objectifs clairs et alignés sur votre démarche RSE. Réduction des émissions de gaz à effet de serre, limitation des déchets, augmentation de la part de produits certifiés, augmentation du sourcing local… Les possibilités sont nombreuses.

Pour garantir leur efficacité, vos objectifs doivent suivre la méthode SMART :

  • Spécifiques (précis et bien définis)
  • Mesurables (quantifiables avec des KPI)
  • Atteignables (réalistes compte tenu des ressources)
  • Réalisables (pertinents pour votre stratégie)
  • Temporellement définis (avec des échéances claires)

Par exemple, visez des objectifs concrets comme « atteindre 30 % de fournisseurs certifiés RSE d’ici à 2026 » ou « réduire de 25 % les émissions de CO2 liées aux achats sur 3 ans ». Ces indicateurs de performance vous permettront de piloter efficacement votre démarche d’achats responsables et de démontrer ses impacts positifs.

Étape 3 : Sélection de critères de sélection des fournisseurs

Pensez à prendre en compte les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) pour guider vos appels d’offres :

  • Environnement : émissions de CO₂, gestion des déchets, consommation d’eau, préservation de la biodiversité…
  • Social : conditions de travail, respect des droits humains, équité salariale…
  • Gouvernance : lutte contre la corruption, transparence, conformité…

Demandez une documentation claire sur toutes ces pratiques environnementales et sociales à vos fournisseurs. Recherchez également des fournisseurs engagés dans des pratiques éco-responsables et exigez des labels et certifications crédibles : LUCIE 26000, Engagé RSE (Afnor), Fair for Life (Ecocert), Commerce équitable, ISO 20400, etc.

Étape 4 : Mise en place d’outils de suivi et de reporting

Déployer une stratégie sans suivi est une intention sans impact. Mettez en place des tableaux de bord avec des indicateurs de performance clairs, suivez les performances de vos fournisseurs et appuyez-vous sur des outils comme l’analyse de cycle de vie (ACV) pour mesurer les effets réels de vos achats.

Pensez à mobiliser les ressources internes (contrôle de gestion, achats, RSE…) et externes (formations, consultants, plateformes collaboratives…) pour structurer un pilotage robuste et évolutif. Pensez aussi à consulter le guide de l’ISO 20400 ou d’autres publications disponibles sur les sites du ministère, de l’AFNOR ou de gouv.fr.

Étape 5 : Sensibilisation et formation des équipes

Les acheteurs sont des acteurs clés de la transition. Il est donc fondamental de les former aux enjeux RSE, aux critères ESG et aux bonnes pratiques sectorielles. Les acheteurs doivent notamment maîtriser les outils d’évaluation des fournisseurs, les référentiels normatifs comme l’ISO 20400 et les méthodologies d’analyse du cycle de vie. Cette formation doit être structurée et continue, combinant apprentissage théorique et mise en pratique concrète à travers des ateliers, des études de cas et des retours d’expérience.

La réussite dépend aussi d’une implication large. Mobilisez les prescripteurs, les équipes RSE, les directions métiers… dans une démarche collaborative et transversale. Pour faciliter cette collaboration, mettez en place des groupes de travail mixtes, des sessions de partage de bonnes pratiques et des outils digitaux collaboratifs. Encouragez également le dialogue entre les services achats et les équipes RSE afin d’assurer une cohérence globale dans l’application des critères ESG. La sensibilisation doit aussi s’étendre aux fournisseurs eux-mêmes, à travers des programmes d’accompagnement et des chartes d’engagement partagées.

Étape 6 : Communication transparente sur la politique en place

Enfin, partagez vos engagements, vos avancées et vos résultats de façon transparente. Utilisez des rapports RSE et des formats plus accessibles comme des témoignages, des infographies, du storytelling. La communication doit s’appuyer sur des indicateurs précis et vérifiables, conformes aux standards de reporting extra-financier comme la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Privilégiez également une approche multicanale pour toucher l’ensemble des parties prenantes.

Ce moment est aussi une opportunité de valoriser le retour sur investissement responsable de vos actions : impact mesurable, image de marque renforcée, fidélisation des clients et des talents… Mettez en avant vos certifications et labels (norme ISO 20400, LUCIE 26000, etc.) qui attestent de votre engagement. Partagez des études de cas concrets et des témoignages de fournisseurs pour illustrer les bénéfices mutuels de votre démarche d’achats responsables.

Cette transparence renforce la confiance des parties prenantes et inspire d’autres organisations à s’engager dans une démarche similaire.

Stratégie d’achats responsables, conclusion

En intégrant des critères environnementaux, sociaux et éthiques à chaque étape du processus d’achat responsable, les organisations gagnent en cohérence, en résilience et en performance globale.

Mais pour aller plus loin, cette démarche doit aussi s’inscrire dans une logique de réduction à la source. Et c’est là que le réemploi devient un levier essentiel. Des solutions comme MyTroc Pro permettent par exemple de créer des marketplaces de réemploi au sein des entreprises, facilitant l’échange, la vente ou le don de matériel professionnel inutilisé.

En impliquant les salariés dans cette logique circulaire, l’entreprise fédère, responsabilise et donne du sens à son action. Elle évite les achats redondants, réduit les déchets, réalise de vraies économies, tout en faisant de l’achat un acte engagé au service du bien commun.

Et les résultats parlent d’eux-mêmes : « Un grand groupe économise en moyenne plus d’un million d’euros par an et évite 500 tonnes équivalent CO2 grâce à une marketplace de réemploi MyTroc Pro. »

Les achats responsables ne sont pas un supplément d’âme. Ce sont des choix concrets, mesurables et porteurs d’avenir face au changement climatique. À chaque organisation désormais de les transformer en réflexe et culture d’entreprise. On en parle ?

FAQ « Stratégie d’achats responsables »

Qu'est-ce qu'une stratégie d'achats responsables ?

Les achats responsables désignent une démarche d’achat qui intègre, en plus du critère économique, des critères environnementaux, sociaux et éthiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cela concerne à la fois les produits, les services, les fournisseurs et les pratiques d’achat.

Quels sont les piliers des achats responsables ?

Les achats responsables reposent sur trois grands piliers :

  1. Environnemental : réduction de l’empreinte écologique, choix de produits durables, limitation des déchets.
  2. Social : respect des droits humains, conditions de travail décentes, inclusion et diversité.
  3. Éthique et économique : transparence, lutte contre la corruption, relations durables avec les fournisseurs.

Quels sont les 4 axes d'un achat socialement responsable ?

  1. Intégration des critères sociaux dans les appels d’offres (ex. clauses sociales, insertion, accessibilité)
  2. Choix de fournisseurs engagés (RSE, labels, certifications)
  3. Promotion de l’économie locale et solidaire
  4. Dialogue et collaboration durable avec les parties prenantes (co-construction, suivi, audits)

Quel plan d'action pour un achat responsable ?

Un plan d’action type comprend :

  • Diagnostic initial : évaluer les pratiques d’achat actuelles
  • Définition d’une politique d’achats responsables alignée avec la stratégie RSE
  • Formation des équipes achats aux enjeux sociaux et environnementaux
  • Intégration progressive des critères RSE dans les procédures d’achat (cahiers des charges, sélection, évaluation)
  • Suivi des performances et amélioration continue (indicateurs, audits, retours fournisseurs)

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