Qu’est-ce que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ?
Dans un monde confronté à l’urgence climatique, aux inégalités sociales et à une profonde quête de sens au travail, les entreprises ne peuvent plus se contenter de générer du profit. Elles sont attendues sur un terrain plus large : celui de leur impact environnemental et social. 85 % des entreprises reconnaissent ainsi l’importance d’une démarche de responsabilité dans leurs opérations. Mais dans les faits, seulement 30 % déploient des actions tangibles… Qu’est-ce que la responsabilité sociétale des entreprises ? Quels sont ses fondements, ses obligations, ses bénéfices, mais aussi ses limites ? Comment passer d’un discours de façade à un engagement sincère, structuré et mesurable ? Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) au sein de cet article !
Définition de la Responsabilité Sociétale des Entreprises
Définition simple et claire de la RSE
La Responsabilité Sociétale des Entreprises, aussi appelée Responsabilité Sociale des Entreprises, désigne l’intégration volontaire de préoccupations économiques, sociales, environnementales et éthiques dans les activités de l’entreprise.
Concrètement, il s’agit de dépasser la seule recherche de profit. Une entreprise qui pratique la RSE cherche à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable. Cela se traduit par des actions concrètes, comme la réduction de son empreinte carbone, des pratiques inclusives, la prévention des risques sociaux et environnementaux, etc.
Toutes les entreprises sont concernées par une démarche RSE. Et ce, quelle que soit leur taille, leur forme juridique ou leur secteur d’activité.
Définition selon la Commission européenne
La Commission européenne définit la Responsabilité Sociétale des Entreprises comme suit :
“La responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. Pour assumer cette responsabilité, les entreprises doivent engager un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, des droits de l’Homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie de base.”
Cette définition s’inscrit dans un référentiel européen commun et met l’accent sur l’intégration transversale des enjeux du développement durable dans la stratégie globale de l’entreprise.
Définition selon la norme ISO 26000
La norme ISO 26000 définit la Responsabilité Sociétale des Entreprises comme suit :
“La responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent, la prise en compte des attentes des parties prenantes et le respect des lois en vigueur.”
Différences entre développement durable, RSE et ESG
Si ces notions sont proches, elles ne sont pas interchangeables.
Le développement durable est le concept général qui vise à répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il repose sur trois piliers : environnemental, social et économique.
Le concept de RSE est la déclinaison concrète du développement durable au sein des entreprises. Elle s’inscrit dans ce cadre avec des objectifs liés aux activités économiques.
L’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) est un ensemble de critères utilisés pour évaluer la performance extra-financière d’une entreprise. Il est donc lié à l’évaluation et à la mesure, tandis que la Responsabilité Sociétale des Entreprises désigne l’action stratégique.
En résumé, le développement durable est le cadre, la RSE l’engagement des entreprises et l’ESG l’outil d’analyse.
Trois piliers de la RSE
Environnemental
Aujourd’hui, plus que jamais, les entreprises ont un rôle à jouer dans la préservation de la planète. Le pilier environnemental de la RSE vise donc à identifier, prévenir et réduire l’impact environnemental des activités industrielles. Et ce, tout au long de la chaîne de valeur.
Ces enjeux environnementaux impliquent la :
- Réduction de l’empreinte carbone (émissions de gaz à effet de serre, consommation énergétique…)
- Consommation énergétique responsable (économie circulaire, éco-conception, recyclage…)
- Protection de la biodiversité
- Approvisionnement durable avec des politiques d’achats qui favorisent les fournisseurs engagés
- Logistique verte
Social
Le pilier social de la RSE place l’humain au cœur des préoccupations. L’objectif ? Garantir des conditions de travail dignes, inclusives et respectueuses des droits fondamentaux.
Les principaux enjeux sociaux recouvrent alors :
- Respect des droits humains et des normes sociales internationales
- Lutte contre la discrimination (politique d’inclusion et de diversité)
- Conditions de travail éthiques (prévention des risques psychosociaux, sécurité, équilibre vie pro/perso, bien-être…)
- Dialogue social et implication des parties prenantes (écoute et co-construction avec les collaborateurs, les partenaires, les territoires, les riverains…)
- Équité salariale et emploi local
Économique
L’objectif ici est de concilier rentabilité et conduite responsable avec des valeurs durables, équitables et éthiques.
Cela se traduit par :
- La transparence financière (comme les droits à la production, les impôts ou taxes, ou les redevances)
- La lutte contre la corruption, les conflits d’intérêts et les pratiques anticoncurrentielles
- Le développement d’une offre de produits à valeur durable et de solutions innovantes
- Un investissement responsable
- La répartition juste des bénéfices entre les actionnaires, les collaborateurs et les communautés affectées
- La contribution à une croissance verte et équitable (participation au futur de l’économie circulaire)
Cadre réglementaire et norme de référence
Norme de référence
La norme ISO 26000, publiée en 2010 par l’Organisation internationale de normalisation, constitue la référence internationale la plus complète en matière de responsabilité sociétale.
Elle définit ainsi sept principes fondamentaux :
- Redevabilité
- Transparence
- Respect des intérêts des parties prenantes
- Respect de la légalité
- Comportement éthique
- Respect des normes internationales de comportement
- Respect des droits de l’homme
Et elle identifie sept domaines d’action à explorer :
- Gouvernance de l’organisation
- Droits de l’Homme
- Relations et conditions de travail
- Environnement
- Loyauté des pratiques
- Questions relatives aux consommateurs
- Communautés et développement local
ISO 26000 est l’une des normes environnementales ISO non certifiables. Cependant, elle constitue une référence méthodologique précieuse. Adopter ISO 26000, c’est donc vous engager dans une démarche cohérente, crédible et alignée sur les meilleures pratiques internationales en matière de responsabilité sociétale.
Cadre législatif
La Responsabilité Sociétale des Entreprises RSE est une démarche volontaire. Autrement dit, elle n’est pas obligatoire. Cependant, certaines de ses composantes sont encadrées par la loi.
En France, plusieurs textes législatifs cadrent ainsi la RSE :
- 2010 – Loi Grenelle II : elle renforce les obligations de transparence en élargissant le champ des entreprises concernées et en précisant les thématiques à couvrir.
- 2017 – Loi sur le devoir de vigilance : elle impose aux grandes entreprises françaises de mettre en place un plan de vigilance pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans leurs chaînes de valeur.
- 2019 – Loi Pacte : elle introduit la notion de raison d’être dans le Code civil et permet aux entreprises d’adopter le statut de société à mission.
Obligation de reporting
Plusieurs lois et directives structurent plus précisément l’obligation de reporting en France et en Europe :
- 2001 – Loi NRE (Nouvelles Régulations Économiques) : elle impose aux sociétés cotées de publier, dans leur rapport de gestion, des informations sur les conséquences sociales et environnementales de leurs activités. C’est la première étape du reporting extra-financier.
- 2017 – DPEF (Déclaration de Performance Extra-Financière) : obligatoire pour certaines entreprises françaises, elle impose de publier des informations sur les enjeux sociaux, environnementaux, sociétaux et de gouvernance.
- 2024 – Directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : elle renforce considérablement les exigences de transparence, étend le champ des entreprises concernées et introduit un cadre de reporting commun européen (ESRS).
Avantages de la RSE pour les entreprises
Amélioration de l’image de marque et de la réputation
Aujourd’hui, les clients, le public, les donneurs d’ordre et les parties prenantes attendent des marques qu’elles prennent position, qu’elles agissent, qu’elles s’engagent. Une entreprise engagée, sincère et cohérente bénéficie donc d’une image de marque plus forte.
Cette communication RSE crédible a, non seulement, une incidence sur les ventes, mais aussi sur l’attractivité et la rétention des talents. Le climat social est positif, le recrutement est facilité, le turnover est réduit, l’engagement des équipes est plus fort… Votre performance sociale s’améliore.
Accès à de nouveaux financements et investisseurs responsables
Les groupes financiers, investisseurs institutionnels et banques publiques priorisent désormais les entreprises impliquées dans des démarches ESG. En effet, les critères ESG (notation extra-financière) deviennent un facteur clé dans le choix de prêts et d’investissement. Au même titre que les indicateurs économiques traditionnels.
Une entreprise engagée dans une démarche RSE sérieuse et transparente peut également bénéficier d’un accès facilité à des financements verts ou à des labels ISR (Investissement Socialement Responsable).
Amélioration de la performance et de l’innovation durable
Loin d’être un frein à la compétitivité, la RSE stimule l’innovation. Pour cause, en intégrant les contraintes environnementales et sociales dès la conception des produits ou des services, les entreprises développent des produits plus durables, réduisent les coûts, limitent les risques environnementaux et anticipent les obligations de publication. Elles prennent, en ce sens, une forte avance concurrentielle.
Comment mettre en place une démarche RSE ?
Étape 1 : Évaluation de la situation actuelle et identification des enjeux
La première étape consiste à réaliser un diagnostic RSE. Autrement dit, à analyser les impacts sociaux, environnementaux, économiques et éthiques de l’entreprise, en tenant compte de son secteur, de sa taille, de sa culture et de son écosystème.
Cette analyse permet à l’entreprise d’identifier ses enjeux clés : énergie, logistique, unités de production, parties prenantes, impact environnemental… Elle constitue, en ce sens, le socle de la stratégie RSE.
Étape 2 : Définition des objectifs et des priorités RSE
À partir du diagnostic, il est essentiel de définir une politique RSE claire. Cette dernière se traduit en objectifs RSE concrets, réalistes et mesurables. L’idée est alors de prioriser les enjeux selon leur importance pour l’entreprise et ses parties prenantes. Une cimenterie privilégiera, par exemple, des actions de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Là où une entreprise dans un territoire très touché par le chômage privilégiera peut-être l’emploi local.
Étape 3 : Mise en place d’un plan d’action concret et mesurable
Le plan d’action doit être opérationnel, progressif et ancré dans les réalités du terrain. Il doit également impliquer tous les services de l’entreprise et s’appuyer sur des outils de pilotage clairs.
Quelques bonnes pratiques :
- Définir des actions phares par pilier (environnemental, social, économique)
- Co-construire les actions avec les parties prenantes
- Associer des indicateurs de performance à chaque action
- Intégrer la RSE dans les processus métiers et les décisions quotidiennes
Cette mise en œuvre ne doit pas rester cantonnée à un service isolé. L’adhésion de la direction et de l’ensemble des équipes sont des conditions sine qua non de réussite.
Étape 4 : Communication transparente sur les actions en place
Selon une étude OpinionWay, 36 % des salariés ne sont pas au courant des actions RSE mises en place au sein de leur entreprise. Par ailleurs, selon le Baromètre RSE Ekodev, seuls 15 % des salariés sont impliqués dans la stratégie RSE de leur entreprise, alors que 70 % aimeraient l’être davantage. Dans ces conditions, la stratégie RSE reste invisible et donc inefficace.
Ce pourquoi, il est crucial de :
- Sensibiliser en interne à la RSE, à travers des ateliers, formations et actions participatives
- Créer des espaces d’échange sur les sujets sociétaux (changement climatique, diversité, équité salariale, droits humains, etc.)
- Proposer des opportunités d’implication concrètes, comme le bénévolat d’entreprise ou les partenariats solidaires
- Intégrer la RSE dans la communication institutionnelle : créer une page dédiée sur le site web de l’entreprise, publier un rapport RSE annuel, poster des infographies sur les réseaux sociaux…
- Nommer un référent RSE pour structurer et incarner la démarche
Les entreprises qui favorisent la communication RSE et la participation du personnel créent un cercle vertueux : plus d’engagement, plus de sens, plus d’impact.
Étape 5 : Mesurer l’impact de la démarche RSE
Aucune démarche Responsabilité Sociétale des Entreprises ne peut être crédible sans mesure de son impact réel. En effet, il ne suffit pas de déclarer des intentions, il faut démontrer les résultats.
Les indicateurs RSE doivent ainsi être liés aux enjeux prioritaires identifiés, représentant à la fois des résultats quantitatifs et qualitatifs. Ils doivent également être suivis régulièrement et faire l’objet d’une analyse critique.
Quelques outils utiles pour le suivi et le pilotage :
- Tableaux de bord personnalisés
- Indicateurs GRI (Global Reporting Initiative)
- Cadres ESRS (pour les entreprises soumises à la directive CSRD)
- Bilan carbone, empreinte sociale, analyse de matérialité
- Audit RSE
- Enquêtes internes, entretiens, feedbacks collectifs
- Labels et certifications (B Corp, Lucie, ISO 26000, EcoVadis…)
Plateformes RSE
Vous souhaitez connaître les obligations RSE auxquelles votre entreprise doit répondre ? Le portail RSE a pour ambition de créer un chemin unique pour :
- Informer les entreprises sur leurs réglementations RSE applicables
- Piloter ses déclarations extra-financières
- Faciliter le reporting extra-financier
Enjeux, limites et vigilance : vers une RSE authentique
Éviter le greenwashing
À mesure que les attentes sociétales augmentent, les risques de greenwashing (ou social washing) se multiplient. Ce terme désigne la pratique consistant à revendiquer un engagement écologique ou social sans actions réelles sur le terrain. Et les conséquences peuvent être lourdes : perte de confiance, sanctions juridiques, bad buzz…
Pour éviter cet écueil, la transparence est essentielle :
- Publier des données vérifiables, des résultats mesurables, non pas seulement des intentions
- Reconnaître les points de progression autant que les réussites
- Fonder la communication sur des preuves concrètes, accessibles et compréhensibles
- S’inscrire dans des démarches d’évaluation indépendantes (labels, certifications, audits…)
Une stratégie RSE sincère assume sa complexité. Elle ne cherche pas à tout embellir, mais à agir, mesurer, progresser et rendre compte avec honnêteté.
Vers une entreprise à mission ?
De plus en plus d’entreprises choisissent d’aller au-delà des démarches classiques de responsabilité. Elles font alors de ces pratiques responsables une raison d’être inscrite dans leurs statuts, devenant ainsi des entreprises à mission, comme le permet la loi Pacte.
Ce modèle repose sur un principe fondamental : concilier performance économique et contribution à l’intérêt général. L’entreprise devient ainsi l’acteur engagé d’un modèle durable et de croissance verte.
Qu’est-ce que la Responsabilité Sociétale des Entreprises, conclusion
La Responsabilité Sociétale des Entreprises constitue un véritable levier stratégique. Pour cause, en mettant en place une stratégie RSE cohérente, chaque entreprise peut favoriser le changement, produire autrement et contribuer activement à un avenir durable.
Mais il ne peut y avoir de Responsabilité Sociale des Entreprises authentique sans engagement sincère. Sans cohérence entre les discours et les actes. Sans acteur pleinement conscient de ses responsabilités et résolument engagé dans la transition.
Chez MyTroc Pro, nous proposons une solution concrète pour vous aider dans cette démarche : des plateformes de réemploi en marque blanche. En plus de vous accompagner de A à Z dans la création de ce modèle économique circulaire, nous vous fournissons des données concrètes directement exploitables dans vos rapports RSE.
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