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Comment réduire son empreinte carbone numérique ?

Selon l’ADEME, le secteur du numérique représentait déjà 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. Une réalité toujours d’actualité quelques années plus tard… Vous l’aurez compris, nous vivons dans un monde hyperconnecté, où chaque clic, chaque mail envoyé et chaque vidéo visionnée participe à une consommation énergétique croissante. Face à cette tendance alarmante, il est urgent d’agir. Bonne nouvelle : réduire son empreinte carbone numérique est à la portée de tous. Cet article propose justement des actions concrètes, accessibles et adaptées aux professionnels, afin que vous puissiez intégrer la sobriété numérique dans vos usages quotidiens. Prêt à faire évoluer vos pratiques pour un numérique plus durable ?

Comprendre l’empreinte carbone numérique

Définition

L’empreinte carbone numérique désigne l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par nos usages du numérique. Car non, contrairement à une idée reçue, le numérique n’est pas « immatériel ». Navigation sur Internet, envoi de mails, visioconférences, stockage dans le cloud, utilisation des réseaux sociaux, streaming… Tout cela repose sur une infrastructure physique colossale – serveurs, câbles, data centers, satellites, terminaux – qui consomme de l’énergie à chaque instant.

Selon The Shift Project, chaque page consultée sur un site web génère en moyenne 4,61 grammes de CO₂. Multipliez cela par des milliers de visites, par des millions de sites, et vous obtiendrez un impact invisible mais bien réel.

Origine de l’impact environnemental

L’impact environnemental du numérique provient de trois grandes sources :

  1. La fabrication des équipements (ordinateur, tablette, smartphone, serveur, routeur…) : c’est la phase la plus énergivore et polluante. Elle représente, à elle seule, 80 % de l’impact global d’un appareil.
  2. L’usage quotidien : chaque fois que vous regardez une vidéo, envoyez un e-mail ou faites une recherche sur Internet, des données sont traitées et transférées via des réseaux énergivores. Les data centers, par exemple, fonctionnent en continu, nécessitant une ventilation constante et une alimentation électrique soutenue.
  3. La fin de vie des équipements numériques : les déchets électroniques, souvent mal recyclés, génèrent une pollution durable. En 2022, plus de 60 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits dans le monde, dont seulement 22,3 % ont été collectés et recyclés de manière appropriée.

Chiffres clés

Selon le rapport La face cachée du numérique publié par l’ADEME, le numérique était responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019. Et cette empreinte pourrait bien doubler dans les années à venir, si les usages continuent de croître au rythme actuel.

Schéma de la part du numérique dans les émissions GES mondiales afin de prendre conscience de l'importance de réduire son empreinte carbone numérique

Même si ce chiffre peut paraître modeste face à d’autres secteurs comme l’industrie ou les transports, la dépendance croissante à l’égard de la technologie aggrave rapidement le problème. Nous ne pouvons donc plus ignorer l’impact écologique de nos pratiques numériques. Heureusement, il existe des gestes simples et puissants en faveur de la réduction empreinte carbone.

1. Gérer ses mails efficacement

Supprimer les e-mails inutiles

Spams, newsletters anciennes, pièces jointes obsolètes… Le stockage des e-mails consomme de l’énergie, même lorsqu’ils dorment dans votre boîte de réception. Il est donc important de trier ses mails et de les supprimer régulièrement !

Limiter les pièces jointes

Un mail court sans pièce jointe sur smartphone en 4G = 0,4 gCO₂e. Avec une grosse pièce jointe (10 Mo) dans les mêmes conditions = 1,8 gCO₂e. Préférez donc des liens de téléchargement temporaires ou des fichiers compressés

Utiliser des services de messagerie plus sobres

Certaines alternatives, comme Mailo ou ProtonMail, proposent des services respectueux de la vie privée et hébergés sur des serveurs à faible impact environnemental.

2. Naviguer avec sobriété numérique

Fermer ses onglets et éviter les recherches inutiles

Chaque onglet actif consomme de la mémoire et de l’énergie, surtout s’il recharge automatiquement des contenus (publicités, vidéos, réseaux sociaux). Pensez donc à réduire les onglets ouverts lors de votre navigation.

Par ailleurs, limitez les recherches superflues. Enregistrez vos sites favoris ou tapez directement les URL que vous connaissez. Moins de requêtes = moins d’énergie dépensée inutilement.

Utiliser un moteur de recherche écoresponsable

Des moteurs de recherche comme Ecosia (qui plante des arbres) ou Lilo (qui soutient des projets sociaux et environnementaux) permettent de transformer vos recherches en action quotidienne pour la planète.

3. Optimiser l’usage du cloud et du streaming

Limiter la consommation du streaming vidéo

Selon le rapport think tank The Shift Project, la vidéo en ligne génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an. Cet usage représente donc 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au numérique, soit 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et autant que l’Espagne.

Les bonnes pratiques à adopter :

  • Privilégiez le téléchargement plutôt que le streaming, notamment pour les contenus consultés plusieurs fois. Cela évite des transferts de données répétés.
  • Réduisez la qualité vidéo par défaut dans les réglages de vos plateformes (480p au lieu de 1080p ou 4K, si possible).
  • Désactivez la lecture automatique sur YouTube, Netflix ou TikTok afin d’éviter de charger des contenus que vous ne regardez pas.

Opter pour un stockage intelligent

Le stockage dans le Cloud est aussi un gros sujet environnemental. De manière générale :

  • Stockez localement les fichiers /données peu ou pas consultés. Le stockage cloud sollicite des serveurs 24h/24, souvent surdimensionnés par rapport à vos besoins.
  • Triez régulièrement vos dossiers partagés en ligne afin d’éviter l’accumulation de fichiers inutiles.

4. Appliquer l’écoconception des sites web

Choisir un hébergement web et cloud éco-responsables

L’hébergement d’un site web n’est pas neutre : les data centers consomment aujourd’hui près de 200 TWh d’énergie par an. À ce rythme, ils pourraient représenter jusqu’à 8 % de la demande mondiale d’électricité d’ici 2030.

Opter pour un hébergeur engagé dans la transition énergétique est un levier fort pour réduire son empreinte carbone numérique. Ces fournisseurs utilisent des énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne…), optimisent leur infrastructure ou compensent leurs émissions via des projets écologiques.

Voici quelques hébergeurs durables à considérer :

  • Infomaniak
  • Planethoster
  • Ikoula
  • Hostpapa
  • Ionos (1&1)

Bon à savoir : certains hébergeurs proposent un « éco-score » afin de visualiser l’impact environnemental de votre site. Un bon outil pour suivre vos progrès dans la durée.

Optimiser le code

Un code léger, structuré et propre permet non seulement un site plus rapide, mais aussi moins énergivore. Voici les bonnes pratiques :

  • Réduire la taille du code HTML, CSS et JavaScript
  • Supprimer les fichiers et fonctions inutiles
  • Compresser les fichiers (minification)

Utiliser des images optimisées

Les images de grande taille et de haute résolution augmentent le poids d’une page web. Cela augmente le temps de chargement d’un site web et donc sa consommation d’énergie. Pour réduire l’impact environnemental des images, il est important de les optimiser : 

  • Préférez des formats modernes comme WebP, plus légers que JPEG ou PNG.
  • Réduisez la résolution sans compromettre la qualité perçue.
  • Utilisez des outils de compression adaptés (ex. : Squoosh, TinyPNG).

Guide expérimenté sur la façon de faire ici !

Minimiser l’utilisation de ressources externes

Polices d’écriture, scripts tiers, vidéos embarquées… Autant d’éléments qui multiplient les requêtes vers des serveurs distants et augmentent la consommation énergétique. Il est donc important de minimiser l’utilisation de ces ressources. Et, si possible, de les héberger sur votre propre serveur plutôt que sur des serveurs externes.

Voici quelques conseils supplémentaires : 

  • Limitez les polices d’écriture (maximum deux, de préférence standards).
  • Réduisez les carrousels, animations et effets superflus.
  • Évitez les vidéos, encore plus si elles se chargent automatiquement.
  • Évitez les photos décoratives.

5. Allonger la durée de vie des appareils

Réparer au lieu de remplacer

La fabrication d’un appareil numérique est de loin la phase la plus polluante de son cycle de vie. Extraction de matières premières, assemblage, transport… Cette étape représente jusqu’à 80 % de son empreinte carbone totale. Avant d’acheter du neuf, pensez donc à la réparation. Une batterie qui faiblit, un écran cassé, un disque dur défectueux ne justifient pas forcément de changer d’appareil.

De nombreux réparateurs indépendants ou réseaux solidaires proposent aujourd’hui des solutions simples et abordables. De plus en plus de fabricants offrent également des pièces détachées et tutoriels afin d’encourager les réparations (notamment en Europe avec le droit à la réparabilité).

Utiliser du matériel reconditionné ou réemployé

Plutôt que de céder à la tentation du dernier modèle, pourquoi ne pas opter pour un appareil reconditionné ? Testés, nettoyés et remis à neuf, ces équipements sont jusqu’à 70 % moins polluants qu’un appareil neuf. Vous prolongez la durée de vie des matériels déjà produits. Vous faites des économies. Et vous agissez pour la planète.

Des plateformes comme MyTroc Pro facilitent également les démarches de réemploi en entreprise. Pour cause, nos plateformes permettent de recenser le matériel inutilisé au sein de votre entreprise et de le redistribuer en interne ou en externe, favorisant ainsi une économie circulaire et réduisant les achats neufs. 

Contactez-nous pour réduire votre empreinte carbone grâce au réemploi !

6. Réduire la consommation énergétique

Choisir des équipements énergétiquement performants

À performance égale, tous les appareils ne se valent pas en matière d’efficacité énergétique. Un ordinateur portable consomme, par exemple, en moyenne 50 à 80 % moins qu’un ordinateur fixe. Avant d’acheter, consultez les labels (Energy Star, EPEAT, etc.) qui garantissent un bon rendement énergétique.

Débrancher les appareils en veille

Un appareil laissé en veille continue de consommer de l’électricité, parfois inutilement. Chargeurs, écrans, box internet… Pensez à éteindre ces appareils, à les débrancher ou à utiliser des multiprises avec interrupteur ! Un geste simple qui peut faire la différence à long terme.

Paramétrer les appareils pour réduire leur consommation

Réduire la luminosité de vos écrans, activer le mode économie d’énergie et réduire le temps avant la mise en veille automatique, autant de bonnes pratiques. Sur smartphone, désactivez le GPS ou le Bluetooth quand ils ne sont pas nécessaires.

Privilégier le wifi à la 4G/5G

La navigation via les réseaux mobiles (4G/5G) est 10 fois plus énergivore que par Wi-Fi. Lorsque possible, connectez-vous à un réseau Wi-Fi, notamment chez vous ou au bureau.

Opter pour de l’électricité verte

Alimentez vos équipements avec une électricité produite à partir de sources renouvelables (solaire, éolien, hydraulique). De plus en plus de fournisseurs d’énergie proposent des offres « vertes » et certifiées.

7. Donner ou recycler ses déchets électroniques

Les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) représentent un défi environnemental majeur. Pour réduire son empreinte carbone numérique, il est donc essentiel d’adopter des pratiques de recyclage ou réutilisation efficaces.

En France, plusieurs solutions s’offrent à vous :​

  • Déchetteries locales : la plupart acceptent les DEEE.​
  • Points de collecte en magasin : de nombreuses enseignes reprennent vos anciens appareils lors de l’achat d’un neuf.​
  • Collectes solidaires : des associations comme Emmaüs ou Envie récupèrent et réparent les équipements afin de les revendre à prix solidaire.​

Pour trouver le point de collecte le plus proche, consultez la carte interactive d’Ecologic.

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